Toiles
"Ainsi je parle de la Déesse comme d’une tisserande, une araignée, et je commence à faire attention aux araignées qui tissent leurs toiles dans les coins. Je fais l’expérience de la toile comme un rythme de fils et d’espaces. Je vois qu’il y a des nœuds et des vides, et que le jeu de la matière et de l’espace donne à toute la toile une tension, la rend à la fois robuste et élastique, un ressort. Je médite sur la toile et c’est cette sensation de robustesse que je retiens, que je savoure, que j’incorpore jusqu’à être capable de la rappeler à volonté. Je cherche dans ma propre vie ces nœuds, ces espaces — dans les mots, dans les relations —, et connaître la sensation de la toile me donne le pouvoir d’être capable de sentir la même robustesse dans les nœuds et les espaces de ma vie.
Et parce que l’araignée, la toile, sont réelles et contiennent toute la richesse de la réalité, elles peuvent, d’autres jours, me donner d’autres pouvoirs. En regardent l’araignée extraire les fils de son propre corps, je peux apprendre à extraire des cordes d’énergie de mon propre corps, à les tisser dans de nouvelles formes, à extraire des mots de ma tête, de mes mains — pour tisser cette page."
Starhawk, Femmes Magie Politique, p. 117.