Artemisia... Voir Ici Ou Là (VIOL)
Un jour j’ai regardé une conférence ou un entretien, je ne sais plus, de Gregory Mutombo. A un moment, il parlait du viol, de la "rencontre" qui a lieu là, même ignoble, et elle a lieu. C’était insoutenable. J’ai eu envie de le gifler. Mais c’est resté en moi.
J’ai vécu avec ce qu’il a fait passer, à ma façon, j’ai digéré. Sans le savoir, ces quelques phrases m’ont rendu quelque chose que j’avais perdu cette nuit-là. De l’ordre des nuages.
Quelque chose qu’aucune analyse, aucune approche, aucune relation ne m’avait montré, si ténu, si modeste, que j’ai du mal à formuler.
C’est quelque chose qui circule, et qui est fort, qui régénère et rapproche, de soi, de l’autre.
Le regard change, sur ce qui se passe dans le désir, l’approche, l’attaque, la prise, la distance, la présence.
Envole-toi Viol devenu Voir Ici Ou Là...
Je lis la vie d’Artemisia Gentileschi parce que j’ai toujours bien aimé l’énergie de ses peintures sans rien savoir d’elle. Comme beaucoup sûrement, j’ai aussi été très frappée par la violence de sa Judith.
Artemisia, première femme peintre vivant de son art et autonome, c’est-à-dire libre de tous ses actes et non-soumise à son père, frère, ou mari. Violée à 17 ans par le meilleur ami du père, puis pendant un an en s’entendant promettre qu’elle serait épousée. Quant tout se révéla faux, quand elle a eu le courage de porter plainte, elle fut encore humiliée et soumise à la torture juste pour vérifier si elle disait vrai.
A 28 ans, elle quitte sa Rome natale pour Florence. 4 sur 5 de ses enfants sont emportés par la maladie. Elle est la première femme à intégrer une Académie d’art florentine, et totalement autonome donc. Elle est bien évidemment un accès à ce Féminin si fort qui se régénère de toutes parts.
Je viens de voir un extrait du film "Les chatouilles" passé par une amie juste avant son décès, me disant : "écris, écris, laisse passer, écris..."
J’espère que cette oeuvre aura des millions de spectateurs, parce qu’elle fera grand bien.
https://www.youtube.com/watch?v=iK1sFJNbSSY
Merci Elisabeth.
J’ai envie de danser.
Merci Andréa Bescond.
Je me souviens de cette conférence TED, le violent et la violée, réconciliés.
J’ai envie de danser.