Terrien du tout
Je n’ai ni vacances, ni semaine, ni week-end.
Je n’ai plus envie de m’adapter à un système basé sur des références extérieures.
Quand des gens veulent me rencontrer, ils me donnent leurs dates, leurs jours, leurs disponibilités, souvent calquées sur les vacances scolaires quand c’est pour voyager.
Je n’ai pas non plus de vacances scolaires. Je n’ai pas vraiment de saison non plus, la seule chose qui revient chaque mois ce sont mes règles. Mais je n’ai pas non plus de mois, je n’ai que des cycles.
Quand on essaie de me faire prendre rendez vous, je me demande comment un rendez-vous peut s’appeler un rendez-vous. J’ai toujours rendez-vous avec moi-même et l’univers planifie beaucoup mieux les rendez vous que ma tête.
Ma tête nage dans l’inconnu, l’univers nage dans l’un-connu.
Quand j’entends des êtres aux propos spirituels parler de tournées, de dates sur une année entière, de réservations ou de programmation, je me rends compte de la différence entre propos spirituels et êtres spirituels. J’essaie de m’adapter avant tout à mon propre rythme, je ne veux pas me plier au rythme d’une horloge, au rythme d’une semaine, au rythme d’une période, au rythme d’une année.
J’aime me réunir pour les fêtes, parce que ceux qui se plient aux rythmes en dehors du leur sont alors disponibles pour nous retrouver. J’ai eu l’idée de partir à Marrakech le jour même du départ, puis ça s’est fait le lendemain. J’ai eu l’idée de partir en Californie en redonnant ma maison, alors ce sera en juin, mais juin n’est qu’une intention.
Je n’arrive plus à segmenter mes envies en fonction de données extérieures.
Vous savez pourquoi ?
Parce que j’ai tellement aménagé ma vie en écoutant l’intérieur que je n’arrive pas à laisser le mot "samedi" et "dimanche" me dicter ma liberté de sortir, de me reposer, de profiter. Tout comme je ne laisse plus le mot lundi m’aliéner, me nouer, me décourager.
Je ne laisse pas le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner décider de quand j’ai faim. Je ne laisse pas le CP le CE1 ou le CE2 décider du niveau ou des capacités de mon enfant. Je ne laisse pas mon IMC décider de mon poids. Je n’ai pas non plus laissé mon obstétricien décider de combien je devais prendre de poids pour mon bébé. Je ne laisse pas les statistiques conspirer dans ma tête.
J’essaie le moins possible de me sentir concernée par ce que des inconnus peuvent penser de moi. J’essaie le plus possible de m’entourer de gens qui illuminent ma vie et d’écarter ceux qui ne sont pas sur la même longueur d’onde. Ça me permet d’aimer sincèrement ceux qui m’entourent, et d’aimer sincèrement les autres aussi. Car sans eux je ne pourrais pas choisir, ni les reconnaître.
Je n’ai pas prévu de retraite, je n’attends pas d’aide non plus, à part la mienne.
Je ne me laisse pas rassurer par les aides mises en place pour le logement ou les enfants. Je suis rassurée par l’aide de l’univers, car je m’aide moi-même et l’univers y est inclus. Ainsi CQFD si je m’aide, il m’aide.
Je suis le plus possible disponible pour les autres, mais avant tout je me rends disponible pour moi-même. Car si tous les autres faisaient de même (d’eux-même), ils seraient plus disponibles pour les autres. Je ne laisse pas les vaccins me sentir sécurisée, tout comme je ne cultive pas la pensée que la maladie est un paramètre extérieur. Je laisse le moins possible mon corps se leurrer par des médicaments, tout comme je l’écoute le plus possible pour l’alimenter et en prendre soin.
Je prends soin le plus possible de ma tête, de mes pensées, de mes émotions pour ne pas m’en faire souffrir.
Je prends soin de Moi car je suis la femme de ma vie.
J’évite de dire "oui" quand je veux dire "non" et l’inverse aussi.
Quand ça ne va pas comme je veux, je regarde à quoi je m’attache.
Quand je me sens triste, je pense à ce que je suis en train d’apprendre.
Quand je me sens sereine, j’apprends à capter cet état pour le retrouver en cas d’égarement.
Quand quelque chose me préoccupe j’essaie de m’occuper à autre chose.
Quand je me sens blessée, j’essaie d’exprimer à cette partie de moi à quel point elle est merveilleuse.
Quand je me sens stressée, je regarde ce que je m’impose et je m’investis à retrouver ma liberté.
Quand je doute, je sais déjà que je pense trop. Alors j’essaie de m’apaiser.
Quand je prends une décision, je regarde avant si je suis vraiment dans un état d’esprit qui me le permet.
Quand j’ai peur pour mes proches, je me rappelle que c’est de la peur pour moi-même.
Quand j’ai des sauts d’humeur, j’attends que mes deux pieds reviennent sur terre.
Quand mon esprit se trouble je cesse de le remuer.
Et quand j’écris quelque chose, je ne sais pas où ça va me mener.
J’essaie aussi de partager sans redouter les remarques.
Alors voilà, j’essaie tout plein de trucs, et à chaque essai j’apprends, je lâche, je réajuste, j’y arrive mieux.
Je gagne en patience, en transparente, en sagesse. Je ne crois pas que je vieillis, je crois que je mûris. C’est à dire que je crois au bien fait du temps, du soleil et de la pluie.