Un silence apparent
Il est un silence, fertile comme un terreau, utile comme une connexion à l’espace, légitime comme la présence à soi.
Par ce calme, tel un parfum de sérénité, un goût de la vie prêt à se régaler : la promesse de quelque chose de savoureux se pressent.
Il suffit de se poser, confiant, souriant, disponible, gourmand et sans attente, juste content.
C’est très facile quand on est dans la nature et heureux du vécu de ces moments.
Rapidement, dans cette tranquillité, la lenteur d’un mouvement constant, subtil et bien vivant se perçoit. La perception de l’espace intérieur s’éveille. Le sourire s’épanouit en sentant l’espace, dedans, dehors et la vie circuler. La joie de vivre douce ou pétillante, s’éveille, lave, baigne, unifie, revitalise.
Dans la quiétude et simplicité, l’espace révèle son importance, son omniprésence.
Il est à la fois écrin et acteur de cette danse de la vie.
Vous connaissez ce plaisir réconfortant, apaisant, stimulant, de prendre le temps d’être dans la nature, de savourer, sans enjeu, sans pensée particulière ?
Juste être là. Marcher ou être assis.
Sans attente ni commentaire intérieur.
Regarder, écouter, être disponible, émerveillé, en paix.
Tout ce qui est le plus simple révèle une infinité de nuances qui enchantent.
C’est comme si, par le plaisir d’être avec les arbres, fleurs, ruisseaux, forêts, oiseaux, ciel, colline, ou océan… les mouvements ou bruits de surface se déposent naturellement.
Il est un silence qui est comme une respiration tranquille et régulière, un sourire de l’ensemble de l’être, une connexion dans l’essentiel, la perception du lien à l’ensemble du vivant.
La conscience du sol sous les pas, de l’air sur la peau, apaise, pose à notre propre rythme.
Dans ce silence, la vie en dit long.
Toute la vie que nous sommes reconnaît ce chant, cette danse. Cela transmet autant d’apaisement que de vitalité.
Il est un silence qui redonne de la voix à la vie que nous sommes, nous fait nous reconnaître, sentir cette évidence.
La connexion à l’ensemble apparaît dans cette harmonie.
Ce calme spacieux, cet espace, se révèlent dans l’accord : à la vie que nous sommes, à l’instant, à la symphonie de toute cette richesse de vie.
Il est un silence qui est pour ainsi dire « apparent ».
Il parait silencieux :
si l’on se réfère aux pensées (car à ce niveau, c’est tout en sobriété),
si l’on prend pour repère tout ce qui est rapide et de surface,
si l’on remarque que tout ce qui n’est pas directement en accord au diapason de la vie se décante.
Car effectivement : pour toutes les longueurs d’onde de ces vibrations, c’est plutôt tranquille.
Dans cet espace, il y a une extraordinaire symphonie, synchronisation de fréquences en subtilités. Elles sont d’une richesse inouïe. C’est d’une telle finesse et richesse (tellement au diapason de la vie, de son amplitude) que cela se traduit :
en expérience de centrage, simplicité, limpidité, essentiel,
en joie, beauté, enthousiasme,
avec le ressenti du bien-être et le sentiment que tous les possibles les plus réjouissants sont possibles.
D’où l’impression parfois, dans ces instants d’arrivée chez soi, de ressourcement,
de nouveau départ, à l’aulne de l’accord au diapason intérieur central, à l’aulne du oui à la vie que nous sommes.
Texte et photo de Lor Ellaime