Faust - Judas : le traître en soi
"J’ai mis mon âme à l’extérieur de moi-même."
Amertume de Faust qui vendit son âme au diable.
Rappelons qu’il ne manquait rien au Docteur Faust, il était aimé, admiré, reconnu, riche, savant.
Que lui manquait-t-il ?
Le goût...
Il vendit son âme au diable pour jouir de la vie, la goûter, aimer l’innocente Marguerite.
Que lui manquait-t-il ?
Le sens de la sécurité, de la protection, de la confiance, la foi en somme...
Et il vendit son âme pour savoir comment contrôler les événements...
Et massacra Marguerite comme on fait avec les agneaux.
Éternel insatisfait, Faust c’est Judas - le traître en soi, ce pacte, ce baiser.
Celui qui grandiloque ou sabote minutieusement.
Je regarde en ce moment de très près l’aspect collectif de nos co-créations.
Je regarde les créations collectives muter.
On sent depuis longtemps la pensée contemporaine comme épuisée. En impasse.
Pareil avec la politique. Et la spiritualité. On arrive à un point mort.
Un système après l’autre, une croyance après l’autre, une illusion après l’autre, un programme après l’autre, un enseignement après l’autre, tout fond, de plus en plus, chez de plus en plus de gens.
On a de moins en moins de doutes, on se défait de notre besoin de s’en remettre à d’autres pour prendre "soin" de nous.
On voit nos Faust et nos Judas cesser de nous intéresser.
Et ça peut sembler un peu désertique peut-être, mais ça se repeuple vite joyeusement de vrai, de Christ, de Marie, de Jean, de Lazare et de Luc...
L’Être se déploie, prend sa place et nous mène par le Coeur, par la Joie.
Ne reste plus maintenant je crois qu’à utiliser l’énergie de la pensée habituelle et ancienne privée de ses joujoux pour développer un nouveau sens du ressenti qui va nous guider dans cette conversion de toute énergie dans l’Amour pour l’accomplir entièrement.
La lumière retourne tout et remet tout debout, y compris Faust et Judas.
(oeuvres de Ary Scheffer, Giotto et Frédérique Lemarchand)