Liberté sur parole
Là où commencent les frontières, les chemins s’effacent.
Là commence le silence. J’avance lentement et je peuple la nuit d’étoiles, de paroles, de la respiration, d’une eau lointaine qui m’attend où paraît l’aube.
J’invente la veille, la nuit, le jour qui se lève de son lit de pierre et parcourt, yeux limpides, un monde péniblement rêvé. Je soutiens l’arbre, le nuage, le rocher, la mer, pressentiment de joie - inventions qui s’évanouissent et vacillent face à la lumière qui se désagrège.
Texte : Octavio Paz - Photos : Angélique Boudet