Gênes
Pour mémoire si besoin, un sommet du G8 - soit les 8 super-puissances des États-Unis, du Japon, de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni, de l’Italie, du Canada et de la Russie - s’est tenu à Gênes, Italie, en juillet 2001.
Nous sommes deux ans à peine après le blocage réussi des négociations de l’OMC par les partisans de la vie au sommet de Seattle.
Le thème de la farce officielle sise à Gênes en 2001 est le suivant : la réduction de la pauvreté.
Dehors, le peuple qui lui vit chaque jour la pauvreté-précarité-misère à coup de taxes proteste, en faveur notamment de l’émigration. Il gueule si haut et si fort le peuple dans le chœur altermondialiste que les Etats montrent les crocs. Une violence inouïe, là, dehors, en Italie, pays de la dolce vita. Et pour finir un mort, absolument abominable : Carlo Giuliani.
Selon Amnesty International ce qui s’est passé représente à Gênes « la plus grave atteinte aux droits démocratiques dans un pays occidental depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale » (source).
Depuis, la pauvreté n’est en rien réduite, le peuple gronde, gueule et marche, il y a eu la Goldman Sachs et pas un banquier sous les verrous, il y a la Grèce - entre autres.
"Gênes a clairement montré qu’ils mèneront un combat brutal pour défendre la consolidation de leur pouvoir, mais nous disposons encore d’un vaste espace où s’organiser et monter des actions de taille. Nous devons défendre cet espace en l’utilisant, en le remplissant et en l’étendant. Ou bien nous continuons à les combattre ensemble maintenant, alors que nous avons la possibilité de monter des actions efficaces et de grandes envergures, ou bien nous les combattrons plus tard en petits groupes isolés, ou encore seuls, lorsqu’ils enfonceront les portes de nos maisons au milieu de la nuit. Ou bien nous menons cette lutte alors qu’il y a encore des forêts vivantes, que les rivières coulent encore et que les systèmes qui nourrissent la vie sur la planète sont encore robustes, ou bien nous combattrons lorsque les dégâts seront encore plus profonds et qu’il restera peu d’espoir de guérison."
Starhawk, Parcours d’une altermondialiste, 2003, p. 90.
Depuis Gênes, les sommets du G8 ne sont plus organisés dans des villes mais dans des lieux privés, à l’abri des regards. Nous, dans la rue, dans ce qui nous reste d’espace, sur les toiles, partout, nous sommes une menace réelle et nous avons le pouvoir de faire basculer l’iniquité.